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Communiqué du Collectif Antifasciste de Besançon

31 janvier 2020

 

En ces temps de mouvements sociaux intenses, et à l’approche des élections, ils nous paraît important de rappeler à tou-te-s les militants politiques et associatifs que la violence d’extrême droite continue à s’exercer, notamment pour museler la parole militante, humaniste et inclusive.

Ainsi, sur un plan national, des agressions ont eu lieu encore très récemment : en décembre, à Strasbourg, des étudiants militant contre le projet de réforme des retraites du gouvernement ont été attaqués par des individus se réclamant d’organisations d’extrême droite (en l’occurrence, la Cocarde Etudiante et l’Action Française) ; en décembre également, un rassemblement de fascistes venant de plusieurs villes a écumé pendant plusieurs heures le centre-ville du Mans, attaquant les bars connus comme rassemblant une clientèle de gauche ; et la semaine dernière, c’est à nouveau des étudiant-e-s militant contre la réforme des retraites qui se sont vus attaqués par des groupes d’extrême-droite, violents et armés. Ce ne sont que quelques-uns des exemples les plus récents.

Sur un plan plus local, de nombreux témoignages font état d’une recrudescence des rassemblements d’un petit groupe de néo-nazis bien connus sur Besançon. Une agression s’est déjà produite, ainsi qu’une altercation en terrasse d’un café de Rivotte. Il s’agit d’un groupe restreint, mais qui se compose de personnes violentes et déterminées ; et le fait même qu’ils recommencent à se rassembler régulièrement au centre-ville nous laisse penser qu’ils ne s’arrêteront pas là.

(cf article de Factuel.info : http://factuel.info/article/neonazis-et-extreme-droite-retour-dans-bars-a-besancon-006224)

Il est donc important que nous réactivions nos réflexes de sécurité : pour les collages et tractages, restez groupés ; en manifestation, notamment à la fin, ouvrez l’œil, et ne repartez pas seul-e ; pour les conférences, débats, concerts, etc. Restez vigilant-e-s, et faites bloc. Enfin, si malheureusement une agression devait à nouveau se produire, ne restez pas silencieux-se. Portez plainte auprès de la police pour les mettre hors d’état de nuire.

Et surtout faites circuler les informations, communiquez au maximum, et contactez-nous au besoin.

Contre le fascisme, soyons solidaires !

 

CAB /// Collectif Antifasciste de Besançon

Annulation de la conférence d’Étienne Chouard à Besançon

Suite aux courriers que nous avons adressés à l’entreprise de production et diffusion de spectacles (NG Productions) qui organisait la conférence ainsi qu’aux autorités municipales, l’entreprise de production a décidé d’annuler la conférence réunissant Philippe Pascot et Étienne Chouard le 14 avril au Petit Kursaal de Besançon.

Nous saluons la réactivité de NG Productions, ainsi que son engagement à ne pas vouloir servir de pion au confusionnisme cheval de Troie de l’extrême droite.

Néanmoins lors d’échanges avec des ami-e-s et camarades, nous avons constaté que le confusionnisme politique était une phénomène flou et méconnu. Il nous parait donc nécessaire de mettre en place les outils pour mieux le cerner et mieux le contrer. Dans les mois qui viennent, nous tacherons d’organiser une formation ou une conférence à ce sujet. À suivre…

NON AU CONFUSIONNISME D’ÉTIENNE CHOUARD DANS LES SALLES PUBLIQUES !

* Dernière info : la conférence a été annulée

Le 14 Avril 2017 est programmée à Besançon (au Petit Kursaal) une conférence intitulée « Quelle société pour demain ? » avec pour invités Philippe Pascot et Étienne Chouard. Si nous ne savons pas qui les a invités, nous savons par contre quel danger représente Chouard : celui du confusionnisme, tapis rouge de l’extrême-droite. Nous ne pouvons tolérer ce genre de discours dans une salle publique.

Professeur d’économie en lycée, Étienne Chouard se fait connaître en 2005 comme défenseur du « NON » au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen. Débattant de celui-ci uniquement sur son blog, Chouard dialogue avec les deux mouvances hostiles au projet : la gauche radicale et l’extrême-droite. La mise-en-place du TCE malgré la victoire du NON l’entraine à simplifier le débat en opposant les anti-UE et les pro-UE, qualifiant ces derniers de « fascistes ». Face aux « oligarques », au « 1% » qui nous gouverne, Chouard propose un autre système, véritablement démocratique selon lui : le tirage au sort pour une Assemblée Constituante. Fort de ses liaisons diverses et variées, il en débat tant avec les organisations de gauche que d’extrême-droite, notamment dans les médias liés à celle-ci (ERTV, TV Libertés, Agoravox TV, Cercle des Volontaires…). En même temps se regroupent autour de lui ses partisan.e.s : les Gentils Virus (1), militant.e.s de tous bords qui tentent d’infecter partout où cela est possible (Alternatiba, Colibris, M6R…).

Chouard et les Gentils Virus rêvent que tous les opposant.e.s à l’Europe libérale mettent leurs luttes particulières de côté au nom de « l’intérêt général », comprendre « la souveraineté nationale ». Le problème, c’est qu’il y a parmi ces opposant.e.s nombre de réactionnaires qui promeuvent toutes sortes d’oppressions. Faudrait-il cesser de lutter contre leur racisme, leur sexisme et leur homophobie pour une cause collective ? Bémols : il ne peut y avoir de cause collective dans une société comme la nôtre divisée en classes sociales et le cadre national n’a jamais empêché l’exploitation. Pour ces raisons, la plupart de ses interlocuteurs de gauche ont cessé de le fréquenter (Lepage, Lordon…). Pour le reste, qu’ils soient survivalistes (San Giorgio), masculinistes (Durain), conspirationnistes (Meyssan), antisémites (Laurent Louis), néonazis (Landeux), révisionnistes (Blanrue), islamophobes (Ménard), complotistes (Asselineau) ou fascistes (Soral), ceux avec qui il continue d’échanger ont finalement toujours une forme d’oppression à défendre. Le fait que Chouard soit un homme blanc hétéro d’âge mûr ayant un bon emploi (fonctionnaire), un domicile et des papiers explique aussi peut-être cette insouciance. C’est là sa première confusion : le tirage au sort est une fausse bonne idée, car sans suppression préalable des diverses oppressions, ce dispositif ne solutionne rien et propose seulement de livrer à la chance la venue au pouvoir de nouveaux oppresseurs.

Étienne Chouard donne l’impression d’avoir un message clair, il le martèle : l’ennemi de tout bon citoyen, le véritable fascisme, c’est le capitalisme mondialisé. Voilà l’acrobatie avec laquelle il entend fédérer : les antifascistes se trompent d’ennemi, le fascisme n’a rien à voir avec une idéologie autoritariste, nationaliste et raciste. Telle est sa démarche : opérer des glissements sémantiques pour rendre toute discussion impossible. Or, si le fascisme est en opposition avec le libéralisme, il s’accommode très bien du capitalisme d’État. Qu’il soit national ou mondialisé, le capitalisme est un poison ; mais le fascisme est un concept différent. C’est la deuxième confusion de Chouard. Sa troisième : croire que discuter entre adversaires laisse une chance à certaines convergences alors que s’y refuser n’aboutit qu’à faire perdurer les conflits. Hélas, laisser s’exprimer celleux qui souhaitent nous opprimer consiste à s’auto-opprimer, on ne peut converger qu’avec les personnes qui ne veulent pas nous nuire.

Ainsi, le confusionnisme dont Chouard a fait sa « méthode » n’est qu’un grand déplacement des titres. D’ailleurs, de Soral à Asselineau (candidat UPR qu’il soutient pour l’élection présidentielle), ses affinités n’auront suivi qu’une seule route : celle de l’extrême-droite. Avec un objectif simple : la montée d’une contestation souverainiste qui prend le capitalisme mondialisé pour du fascisme. Objectivement, ne rien comprendre aux palabres de Chouard est l’excellent signe d’une pensée claire.

La contestation des injustices de notre société a besoin de faire sens, c’est pourquoi elle doit impérativement faire barrage aux confusionnistes.

 

Collectif Antifasciste Besançon (le 03 avril 2017)

(1) D’ancien.ne.s membres estiment que Chouard agit sur les Gentils Virus en gourou, voir: http://blogyy.net/2015/04/29/confidences-et-mises-en-garde-dun-ex-lieutenant-detienne-chouard/.

Deux ans après l’assassinat de Clément : mobilisation antifasciste !

Contre tous les racismes et le fascisme :

égalité totale et justice sociale !

Deux ans après la mort de Clément

assassiné par des fascistes :

combattons l’extrême-droite !

affiche

Le 5 juin 2013 Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste, était tué par des militants du groupuscule d’extrême droite Troisième Voie.

Son assassinat s’inscrit dans une longue suite d’agressions de l’extrême droite pour des raisons de préférences sexuelles, d’origines ethniques, d’opinion politiques ou de croyances religieuses.

Les actes homophobes et transphobes ont augmenté ces dernières années, tout comme la remise en cause des droits des femmes.

L’exclusion, le rejet de l’autre, la fermeture des frontières, la désignation des migrant-e-s quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent comme boucs émissaires sont des attitudes qui conduisent au pire. Des milliers de personnes meurent en Méditerranée au nom de la sécurisation des frontières.

Les idées nauséabondes du Front National ont contaminé la sphère médiatique et politique. Le gouvernement entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des migrant-e-s, en quadrillant les quartiers populaires et en adoptant des lois racistes et liberticides qui visent spécifiquement certaines catégories de la population.

À cela nous opposons notre volonté de vivre ensemble et notre exigence d’égalité des droits et de justice sociale.

20 ans après l’assassinat de Brahim Bouarram en marge d’un défilé du Front National, 20 ans après l’assassinat d’Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du Front National, le fascisme continue de tuer et reste un danger dans la rue comme dans les urnes.

Nous réclamons la tenue d’un procès pour les agresseurs de Clément, et pour poursuivre son engagement nous réclamons :

– la régularisation de tou-te-s les sans-papiers,

– l’accueil et la protection des migrant-e-s,

– la fermeture des centres de rétention,

– l’égalité totale.

Mobilisons-nous et défilons en mémoire de Clément et de toutes les victimes du racisme ou des agressions fascistes.

La richesse de l’humanité se construit par nos différences.

Premiers signataires : Action Populaire, AMEB-Solidaires Etudiant-e-s, CDDLE, CAB, Ensemble, FA, FSU, MRAP, NPA, PCF, PG, Resto-Trottoir, Solidaires…

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Quand un universitaire roule pour le mouvement fascisant Égalité et Réconciliation

Communiqué de l’AMEB-Solidaires Etudiant-e-s et de Sud Education

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Nicolas Bourgoin, enseignant-chercheur à l’Université de Franche-Comté et membre du Collège scientifique du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie (LASA) est connu pour ses travaux sur l’univers carcéral et les politiques sécuritaires. Depuis quelques temps cependant, le nom de Nicolas Bourgoin est associé au mouvement d’extrême-droite Égalité et Réconcialion, fondé par Alain Soral.

Qu’est-ce qu’Égalité et Réconciliation ?

Alain Soral, ancien cadre du Front national, a fondé Egalité et Réconciliation en 2007 avec d’anciens responsables du GUD (1).

Se revendiquant lui-même comme « national-socialiste », son organisation s’inspire des mouvements fascistes du siècle dernier, comme en témoigne sa devise qui prétend associer « gauche du travail et droite des valeurs pour une réconciliation nationale ».

Ainsi, à travers un discours prétendument proche des travailleurs et des classes populaires, mais qui en réalité gomme les contradictions de classe, Soral distille son venin nationaliste. S’abritant derrière un anticapitalisme de façade et sous couvert d’un pseudo « antisionisme », Soral n’a de cesse de dénoncer sa cible privilégiée, qui se cache à Wall Street, dans les médias, les gouvernements, les conseils d’administrations des grandes multinationales, et qui pilote secrètement le monde : le Juif. Antisémitisme et complotisme constituent ainsi les fondements de cette organisation, également antiféministe et homophobe.

Farouche soutien de Dieudonné, Soral et ce dernier ont récemment annoncé qu’ils allaient fonder ensemble un nouveau parti politique, Réconciliation Nationale.

Le rapprochement de Nicolas Bourgoin vers Égalité et Réconciliation

Depuis janvier 2014, Nicolas Bourgoin est un fidèle contributeur du site internet d’Égalité et Réconciliation, puisqu’on y trouve plus d’une cinquantaine d’articles de sa plume et plusieurs vidéos d’interviews pour « Égalité et Réconciliation TV »(2).

Dans ces contributions, le sociologue se fait le défenseur zélé de Soral et Dieudonné, et il s’attache avec ardeur à relayer les thèses soraliennes qui font du « sionisme » et du « mondialisme » les causes exclusives de tous les problèmes en France. Il n’hésite pas non plus, sous couvert d’« anti-impérialisme », à manifester son soutien pour des dirigeants autoritaires et des dictateurs tels que Vladimir Poutine ou Bachar El-Assad.

Enfin, les connivences de Nicolas Bourgoin avec l’extrême-droite ne font plus aucun doute lorsque dans un article consacré à la dénonciation des militant-e-s antifascistes – qui constituent selon lui « une véritable milice au service de la réaction et du pouvoir »(3) [sic] – il proclame que les « vrais journalistes, militants ou essayistes résistants à l’Empire » sont, entre autres, Alain Soral, Frédéric Chatillon (4) et Serge Ayoub (5).

Nous apprenons que Nicolas Bourgoin doit animer une conférence organisée par Egalité et Réconciliation Franche-Comté le vendredi 3 avril 2015 à Besançon, dans un lieu tenu secret, afin d’y présenter son dernier ouvrage.

Nous dénonçons le rapprochement vers Égalité et Réconciliation, ainsi que la participation à cette conférence, de Nicolas Bourgoin, qui use de sa qualité d’universitaire pour faire la promotion de cette organisation réactionnaire et fascisante. Nous alertons par là-même le Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de l’Université de Franche-Comté (dont fait partie Nicolas Bourgoin) et lui demandons de se désolidariser de cet enseignant-chercheur.

L’extrême-droite, sous toutes ses formes, doit être combattue sans relâche ! 

Le 2 avril 2015

 

(1) Groupe Union Défense : organisation étudiante d’extrême-droite radicale et violente.

(2) egaliteetreconciliation.fr/_Nicolas-Bourgoin_.html (lien désactivé)

(3) egaliteetreconciliation.fr/Les-antifas-faux-rebelles-vrais-collabos-25136.html (lien désactivé)

(4) Ancien président du GUD, il travaille aujourd’hui pour le Front National.

(5) Dirigeant des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et de Troisième Voie, organisations néo-nazies dissoutes après le meurtre de notre camarade Clément Méric.

Association Multiculturelle des Étudiants de Besançon (AMEB) – Solidaires Etudiant-e-s

Du 13 au 26 octobre: Attention aux rafles dans toute l’Europe

information lue sur SANS PAPIERS NI FRONTIÈRES

Du lundi 13 au dimanche 26 octobre 2014, une grande opération policière à l’échelle européenne va avoir lieu contre les migrant.e.s. Sous le nom de « opération Mos Maiorum », son objectif est d’arrêter et de contrôler des centaines de personnes afin de collecter diverses informations en vue de renforcer leurs politiques contre l’immigration.

Le nom « Mos Majorum » en dit long sur la philosophie qui sous-tend cette opération : du latin « mœurs des anciens » ou « coutumes des ancêtres » Mos Majorum désigne dans la Rome antique le mode de vie et le système des valeurs ancestrales. Ses cinq fondements sont : – fides : fidélité, respect de la parole donnée, loyauté, foi ; – pietas : piété, dévotion, patriotisme, devoir ; – majestas : sentiment de supériorité naturelle d’appartenance à un peuple élu ; – virtus : qualité propre au citoyen romain, courage, activité politique ; – gravitas : ensemble des règles de conduite du Romain traditionnel, respect de la tradition, sérieux, dignité, autorité. De quoi plaire aux fachos et adeptes de théories sur l’invasion.

L’opération Mos Maiorum est conjointement menée par l’Union européenne (UE), les États membres de l’espace Schengen et les agences européennes Frontex et Europol.

Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures) est une agence européenne qui depuis octobre 2005 (date de sa première opération) se charge de mener divers opérations de surveillance et de contrôle aux frontières extérieures de l’Europe (principalement au Sud et à l’Est). Des moyens militaires, technologiques et policiers sont mis à sa disposition (navires, hélicos, radars, détecteurs, etc.) par les États membres de l’UE et un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année lui est alloué. C’est le bras armé de la politique migratoire européenne : Frontex organise le blindage militaire et technologique des frontières. L’agence intervient aussi en dehors de l’UE, principalement dans les pays aux frontières extérieurs, pour externaliser les politiques migratoires européennes. Elle organise également des vols charters pour les expulsions conjointes entre plusieurs pays. Des dizaines d’organismes européen et internationaux travaillent avec Frontex : agences internationales de police et de justice, organismes de gestion des migrations et des réfugiés, centres de recherche et de développement en matière de sécurité, etc. (voir deux textes sur Frontex ici et , et des cartes sur les opérations Frontex ici)

Europol c’est l’office de police criminelle intergouvernemental de l’UE qui coordonne le travail des polices nationales en matière de terrorisme, trafic de stupéfiant et de criminalité organisée. De plus en plus Europol participe aux opérations européennes menées contre les migrant.e.s avec pour objectif affiché de « démanteler les réseaux de passeurs, de trafiquants et les groupes terroristes », fameux triptyque “immigrés, trafiquants, terroristes” qui sous-tend toute la politique européenne dans sa lutte contre l’immigration et qui sert d’épouvantail pour légitimer ses actions. La situation politique actuelle en Irak et en Syrie n’en est que plus profitable pour eux. Une autre opération menée par Europol du 15 au 23 septembre 2014 sous le nom de « Archimède » (à laquelle Frontex participait) et qui visait les groupes criminels internationaux a également mené au contrôle de plus de 10 000 migrant.e.s et aux arrestation de 170 passeurs.

La zone de contrôle va donc s’étendre sur les territoires de 32 pays (les 28 de l’UE plus 4 non membres de l’UE mais de l’espace Schengen) ainsi qu’en mer : de la Norvège à l’Espagne, de l’Islande à Chypre, du Portugal à l’Estonie en passant par la Roumanie. Pour ça pas moins de 18 000 flics et gardes-côtes vont être mobilisés et les coûts de l’opération seront couverts a posteriori par les États et Frontex.
Les zones de contrôle sont laissées à l’appréciation des participants et peuvent donc être très larges : les eaux territoriales, les ports et aéroports, les frontières extérieures et intérieures de l’UE et de Schengen, les gares et les trains, les autoroutes, les transports en commun et la rue, les lieux de travail et les administrations, etc.

Chaque contrôle donnera lieu à une procédure recensant : des informations sur le contrôle (lieu, date, heure, moyen de transport) ; sur les personnes arrêtées (nationalité, sexe, âge, lieu et date d’entrée en Europe) ; sur les routes empruntées, les moyens de transports et la destination finale ; sur les documents en possession, les démarches administratives entreprises et les paiements de passeurs. Un bureau de coordination de l’opération va être mis en place en Italie et chaque procédure lui sera transmise via une adresse mail (gruppo.frontiere@interno.it). Il semblerait que ce genre d’opération devrait avoir lieu tous les 6 mois, sous la coordination du pays qui assure la présidence de l’UE.
En octobre et novembre 2012, une opération similaire avait eu lieu : « l’opération Aphrodite » au terme de laquelle 5 298 personnes avait été arrêtées à travers l’Europe.

C’est à la fois une opération de fichage/recensement puisque des centaines de personnes vont être contrôlées (avec prise d’empreintes, inscription sur les fichiers européens, etc.) mais également une sorte d’enquête à l’échelle Afrique/Asie/Europe pour connaître les nouvelles routes empruntées par les migrant.e.s, les nouveaux pays de départ et de passage ce qui va permettre aux pays européens, en collaboration avec les pays « voisins », de renforcer leur contrôle et de nouveaux dispositifs.

Depuis des années, l’Union européenne, son agence Frontex et les États membre de l’espace Schengen mettent en œuvre des moyens colossaux pour rendre inaccessible l’Europe à celles et ceux qu’elle ne souhaite pas accueillir, avec la collaboration accrue des pays dits « de départ » ou « de transit », à l’Est de l’Europe, au Maghreb et en Afrique. Du système de VISA de moins en moins accessible aux plus pauvres, au blindage des frontières extérieures, la guerre aux migrant.e.s fait rage. En Atlantique et en Méditerranée, les murs de barbelés et de gadgets technologiques de Ceuta et Melilla et la présence militaire et policière en mer rendent les routes de plus en plus longues et dangereuses pour les harragas. Depuis 26 ans, plus de 21500 personnes sont mortes aux portes de l’Europe et le chiffre ne cessera d’augmenter de jours en jours.

Début 2014 le projet Eurosur a été mis en place. Il permet de mutualiser les moyens de surveillance des frontières maritimes déjà existants et d’en mettre d’autres à disposition (drones, radars, satellites, …). Les infos récoltées 24 heures sur 24 sont à la fois centralisées et diffusées de manière à ce que chaque pays puisse suivre une situation en temps réel et prendre les mesures qui s’imposent, c’est-à-dire intervenir afin de « réduire le nombre d’immigrants illégaux qui rentrent dans l’Union européenne sans être découverts. »
Une nouvelle mission appelée « Frontex Plus » va venir renforcer la surveillance au large des côtes italiennes et maltaises d’ici quelques semaines. Demandée par l’Italie suite aux récentes arrivées de harragas sur ses côtes elle doit remplacer « Mare Nostrum » qui touche à sa fin.

Concrètement avec cette opération Mos Maiorum on peut penser que le nombre de rafles va augmenter en région parisienne et dans les grandes villes, notamment dans les transports.

Chaque année des milliers de personnes sont contrôlées, arrêtées, enfermées dans les centres de rétention et expulsées car elles n’ont pas de papiers (en 2012, 43 746 personnes ont été enfermées en centre de rétention et 36 822 personnes ont été expulsées de France, d’après les associations présentes dans les CRA).

Depuis 2005 et la mise en place d’objectifs chiffrés d’expulsion, le nombre de contrôles faciès n’a cessé d’augmenter : dans les transports en commun, les rues, les gares et les trains, aux aéroports, dans les administrations (caf, préfecture), dans les banques, à la poste, sur les lieux de travail (restaurants, chantiers), dans les foyers, etc.

Régulièrement de grosses opérations sont organisées par la préfecture et la police permettant d’arrêter des dizaines de personnes d’un coup.
En région parisienne les quartiers ciblés sont les quartiers populaires du nord est parisien et de banlieue.
Les flics peuvent agir en civil ou en uniforme, par petits groupes ou en masse. La plupart du temps des camionnettes permettant d’embarquer les personnes contrôlées sont garées pas loin.
Ces rafles passent souvent inaperçues tellement nous sommes habitués à l’occupation policière.
Dans les transports elles sont souvent conjointes avec les contrôleurs, ratp ou sncf.

Depuis plusieurs années des groupes de personnes tentent de s’organiser contre ces rafles dans certains quartiers : chaînes d’alerte sms, affichage et diffusion, rassemblements, assemblées de quartier, perturbations de contrôles, présence aux audiences au tribunal, etc. À plusieurs reprises la solidarité avec des personnes du quartier a permis que la police soit contrainte d’arrêter et de rebrousser chemin.

LA CHASSE EST OUVERTE ? EMPÊCHONS-LA !
OCCUPONS LA RUE, INFORMONS, OPPOSONS-NOUS AUX CONTRÔLES.
PAS DE FRONTIÈRES, PAS DE NATIONS, STOP AUX EXPULSIONS !

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ASSISES NATIONALES CONTRE L’EXTREME DROITE; 28 et 29 juin à Paris

A l’initiative de la CONEX,
Les 28 et 29 JUIN 2014 à Paris

CONEX

Les élections municipales ont été marquées par un vote important en faveur des listes d’extrême droite. Celle-ci, qui obtient plus d’un millier de sièges de conseillers municipaux, dirigera 15 villes dans les 6 prochaines années, 11 FN et 4 Ligue du Sud. Le Front national a gagné son pari de s’implanter, placer des élu-e-s, leur conférant ainsi une vitrine institutionnelle, étape nécessaire pour conquérir davantage de pouvoir lors des prochaines élections : européennes et nationales.

Les reculs et défaites du mouvement social face aux exigences de la finance, le choix d’une politique par le pouvoir qui favorise l’accroissement des inégalités et de la pauvreté, les « affaires » qui souillent la vie politique nationale et locale, ont entraîné une forte abstention populaire et une colère dévoyée par le Front National.

Le F.N. s’est aussi nourri de la propagation des idées réactionnaires, racistes, antisémites, sexistes, homophobes et nationalistes diffusées par les « Manif pour tous », « Printemps français », « Journée de retrait de l’école » et autre « Jour de colère »…La complicité idéologique d’une partie importante de la droite avec les thèmes frontistes a contribué aussi fortement à la banalisation de ce vote extrémiste. Les politiques continues – de droite comme de gauche – de chasse à l’humain et reconduites forcées, ont légitimé les idées racistes.

Face à cette recrudescence réactionnaire, les syndicats, les associations, les réseaux et les collectifs doivent faire converger leurs actions.

C’est dans ce but que nous organisons les assises nationales contre l’extrême droite, ouvertes à tous ces acteurs, les 28 (13h-18h) et 29 juin (9h-13h) 2014 à Paris 11ème, 80 rue de Montreuil.

Ces journées nous permettront de partager nos expériences et analyses face à la montée de l’extrême droite en France et en Europe, de faire le bilan des élections municipales et européennes et de préparer les futures actions en commun. Nous y débattrons notamment d’une initiative nationale à l’occasion du prochain congrès du FN en Novembre 2014.
L’heure n’est ni à la résignation ni au fatalisme mais à la mobilisation la plus large et unitaire face au parti de la Haine et ses satellites.

 
COordination Nationale contre l’EXtrême-droite – CONEX
conex@riseup.net                        www.conex-coordination.fr

Offensive de l’extrême-droite contre l’école : « Journée de Retrait de l’école »

Communiqué du secrétariat général du Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des écoles et PEGC – SNUipp :

 

Plusieurs sections départementales nous ont alerté-es hier sur des campagnes menées en direction des parents d’élèves, par tractage, sms ou courriels. Nous nous interrogeons d’ailleurs sur la manière dont les auteurs de ces campagnes se sont procuré les adresses ou numéros de téléphone…. L’objectif des messages est d’inciter les parents à ne pas mettre leurs enfants à l’école ce vendredi 24 ou lundi 27, afin de marquer leur refus de la « théorie du genre » !

La date ne semble pas choisie au hasard, puisque de nombreuses organisations d’extrême-droite appellent à un « jour de colère » ce dimanche (avec manifestation à Paris). Ces offensives multiples sont alarmantes !

Cette action est lancée par Farida Belghoul et « égalité et réconciliation », le mouvement de Soral. Sa proximité avec Dieudonné peut expliquer que cela rencontre un écho auprès de certaines familles musulmanes. Tout cela semble savamment orchestré.

Nous vous proposons ci-après des réponses et des arguments, notamment à destination de parents peu ou mal informé-es qui pourraient se laisser convaincre par ces discours mensongers.

Dès hier soir, le SNUipp-FSU est immédiatement intervenu auprès du Ministère afin que soit rappelée la place (déjà ancienne) de ces apprentissages dans les programmes, et que ces questions cessent de troubler l’indispensable sérénité dont ont besoin enseignants, élèves et parents au sein de l’école. Nous demandons au ministère que tout soit mis en oeuvre pour que les services de l’Etat recherchent la manière dont les auteurs de ces campagnes ont pu se procurer les adresses ou les numéros de téléphone.

En réponse, le ministère a décidé de lancer une alerte auprès des Recteurs et des DASEN. Ils ont pour mission notamment, de transmettre aux écoles des outils d’informations à distribuer aux familles. De plus, il nous assure qu’il lance une enquête sur les adresses et numéros de téléphone.

*Le Secrétariat Général * *Le  Secteur  Droits et Libertés*

Une « théorie du genre ? »

Au risque de nous répéter, cette théorie n’existe pas ! Il existe des recherches sur le genre, qui est parfois défini comme un outil d’analyse, parfois comme un système de hiérarchisation entre les sexes (les deux
définitions ne s’excluant pas forcément). Ceux qui s’élèvent contre le « genre » sont ceux qui en réalité en sont les gardiens du temple !

Quelques réponses pour les parents

Si l’école travaille sur les stéréotypes filles-garçons, c’est pour qu’ils ne soient pas un carcan pour les enfants, et qu’ils ne limitent pas leur épanouissement personnel de filles ou de garçons. On ne met pas dans la tête des enfants qu’ils pourraient choisir leur sexe ! Leur identité ne sera pas brouillée, ils pourront au contraire mieux s’affirmer individuellement : on leur montre qu’être fille ou garçon ne doit pas forcément conditionner leurs choix de loisirs, de lectures, de sports, de métiers…

La « complémentarité des sexes » est un mythe, chaque fille, chaque garçon est un être unique, et il n’existe pas de particularités de goût, de caractère ou d’aptitude qui seraient partagées par toutes les filles ou par tous les garçons.

L’éducation à l’égalité et l’éducation à la sexualité existent depuis longtemps à l’école, il n’y a rien de nouveau (*Cf. textes officiels en annexe*). Il ne s’agit pas de parler de pratiques sexuelles, encore moins
de faire des démonstrations ! C’est une éducation au respect entre les sexes, afin de prévenir et d’empêcher les violences sexistes et les abus sexuels, doublés de quelques notions de science sur la reproduction animale et humaine.

Quant à faire la promotion de l’homosexualité, cela ne tient pas : on ne choisit pas d’être homosexuel-le, ni hétérosexuel-le d’ailleurs. Donc parler de couples homosexuels, c’est parler d’amour, d’affection (et non de pratiques, là encore), et cela n’aura pas de conséquences sur l’orientation sexuelle des enfants. En revanche, cela peut éviter des suicides pour celles et ceux qui se découvriront homosexuel-les à l’adolescence.

PARIS, 29 janvier 2014 : Journée intersyndicale antifasciste

ATELIERS/DÉBATS de 9h30 à 17h30
Bourse du travail de Paris
3 Rue du Château d’eau, Paris. Métro République

MEETING à partir de 19h30
Siège de la CGT, 263 rue de Paris, Montreuil (Métro
Robespierre ou Porte de Montreuil).

Télécharger le fichier PDF du programme de la journée : PROGAMME29JANVIER2014

Les absences de réponses aux questions sociales vécues par les salarié- es, les privé-es d’emploi, les retraité-es mais aussi les jeunes ainsi que la crise avec ses conséquences dramatiques fournissent un terreau exploité par l’extrême droite. Les politiques d’austérité génèrent une aggravation du chômage, le développement des inégalités sociales, de la précarité, de la pauvreté et des processus d’exclusion. Cela accroît la désespérance sociale.

La montée des idées et de l’influence de l’extrême droite, et particulièrement du Front national, impacte le monde du travail et par conséquent le mouvement syndical.. Par leur histoire, leurs traditions, leurs valeurs, dans leurs pratiques et leurs capacités à proposer et agir au quotidien contre les inégalités et les injustices, les organisations syndicales sont confrontées aux propos, aux programmes, aux idées et pratiques de l’extrême droite, qu’elles sont déterminées à combattre.

Dans un contexte européen marqué par la remontée de courants d’extrême droite, nos organisations syndicales récusent la banalisation d’un parti dont l’histoire, les idées et pratiques n’en demeurent pas moins antirépublicaines, xénophobes et sexistes. Les organisations syndicales CGT, FSU et Solidaires et les organisations de jeunesse Unef, Fidl et UNL ont décidé d’initier un travail en commun afin d’unir leurs forces pour construire un argumentaire, utilisable par tou-tes les militant-es sur l’ensemble des territoires, sur les différentes questions sociales en jeu.

Ce travail s’inscrit dans le prolongement de l’appel « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme » signée en mars 2011. Pour lancer cette campagne commune, elles organisent une journée de travail sous forme d’ateliers autour de thématiques diverses, le 29 janvier prochain à Paris. Cette journée se conclura par un temps fort d’expression syndicale, sous la forme d’un meeting avec la participation des premiers responsables de nos organisations, à Montreuil.

Nous entamerons ainsi une campagne de longue durée qui sera marquée par des initiatives larges communes dans les entreprises, administrations, services publics, localités et départements.

Dieudonné, l’imposteur raciste, n’est pas l’ami du peuple palestinien

Communiqué de l’Association France Palestine Solidarité (voir également ici)

vendredi 3 janvier 2014

Der­niè­rement Dieu­donné a déclaré au sujet de Patrick Cohen, jour­na­liste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Il ne s’agit ni d’une « erreur » ni d’un dérapage. Mais de posi­tions anti­sé­mites clai­rement et déli­bé­rément assumées depuis une bonne dizaine d’années. Les exemples en sont innom­brables.

Dieu­donné n’est pas un simple humo­riste, c’est avant tout un militant poli­tique d’extrême-droite. Et il y a une spé­ci­ficité. Avec une forme d’expression par­ti­cu­lière (humour), un voca­bu­laire pseudo-​​révolutionnaire (anti­système), et une cible du style fas­ciste des années 30 (le complot du « pouvoir juif mondial », de la finance mon­diale, de l’axe Israël-​​USA …), Dieu­donné attire cer­taines caté­gories, par­ti­cu­liè­rement dans la jeu­nesse, que le Front national serait inca­pable de mobi­liser.

C’est le cas par exemple quand il fait applaudir le néga­tion­niste Robert Fau­risson par 5.000 per­sonnes au Zenith en 2008. C’est le cas aussi quand il inter­viewe Serge Ayoub, alias Batskin, le chef de l’organisation d’extrême-droite JNR, Jeu­nesses natio­na­listes révo­lu­tion­naires, dis­soute après la mort de Clément Méric. La vidéo se conclut par une poignée de main entre ces deux hommes et une décla­ration « On repré­sente la France d’en bas … on a le même ennemi, c’est une évidence ».

C’est le cas aussi quand il prétend défendre les Pales­ti­niens en déve­loppant des thèses racistes et anti­sé­mites sous le couvert de l’antisionisme. Il détourne ainsi au profit de l’extrême-droite le juste sen­timent d’exaspération face à l’amalgame fait par les sou­tiens de la poli­tique israé­lienne entre anti­sio­nisme et anti­sé­mi­tisme. Il donne prise à tous ceux qui se com­plaisent dans une dénon­ciation sélective des diverses formes de racisme. Il fait le jeu d’Israël et de tous ses sou­tiens qui cherchent à dis­cré­diter voire cri­mi­na­liser toute forme de contes­tation de la poli­tique israé­lienne..

L’AFPS condamne et rejette ces amal­games qui amènent à traîner devant les tri­bunaux en toute igno­minie les mili­tants du boycott citoyen qui dénoncent la poli­tique colo­niale et raciste de l’Etat d’Israël.

L’AFPS condamne et rejette toute ins­tru­men­ta­li­sation de la cause pales­ti­nienne au service de délires com­plo­tistes racistes qui font le jeu de ses adversaires.

Le peuple pales­tinien n’a aucun besoin de tels faux amis. Notre combat pour les droits nationaux du peuple pales­tinien se fonde sur les prin­cipes uni­versels du droit des peuples. Il suppose le rejet déterminé de toute forme de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, poisons dan­gereux que nous com­bat­trons sans faiblesse.

Le Bureau national de l’ AFPS